Thursday, April 22, 2010

Dragons, de Chris Sanders et Dean Deblois

Harold est un jeune Viking dont l'utilité n'est pas bien reconnue au sein de sa tribu. Il n'est pas costaud, et encombre plus qu'il n'aide lorsqu'il tente, auprès de ses pairs, de chasser les hordes de dragons qui volent leur bétail de temps à autres. Il est relégué aux fourneaux du forgeron, où il développe ses idées de jeune génie mécanique pour capturer et vaincre des dragons. Malheureusement, ses talents ne sont pas reconnus, les Vikings préférant largement la méthode brutale et leurs poings. Pourtant, cette fois, Harold en est sûr, il a touché le dragon le plus insaisissable, et il va pouvoir le tuer. Son père, chef de la tribu, qui l'élève seul et maladroitement, sera fier de lui; Astrid, la jolie Viking qui le regarde de haut reconnaîtra enfin ses talents. Mais, face au dragon terrassé, la volonté d'Harold fléchit. Jamais il ne pourra tuer. Il libère alors le dragon, et rentre chez lui. Son père a toutefois décidé de lui donner sa chance et de le laisser participer à l'entraînement viking pendant que lui part pour une expédition auprès du nid des dragons. Harold est alors obligé de jongler entre sa volonté de plaire, celle de ne pas tuer, et une amitié naissante avec le dragon capturé et sauvé, qui se morfond, blessé, au fond d'un trou dans la forêt...




Le dernier opus des studios Dreamworks est tiré d'un livre pour enfants paru en 2003, How to train your dragon, de l'auteure Cressida Cowell. L'histoire, dont je n'ai pas connaissance, a été modifiée pour le scénario du film, ajoutant notamment le personnage d'Astrid. On retrouve les éléments inhérents à un public jeune, moraux et consensuels: la subtilité d'un esprit s'oppose à la bestialité et à la violence; notre héros, un jeune adolescent, tombe platoniquement amoureux d'une jolie blonde pour qui il est transparent. Cependant, les films de Dreamworks fonctionnent, et celui-ci n'est pas en reste, auprès de toutes les générations. Subtil, le scénario instille des thèmes adultes, tels que la relation entre un père et un fils, entre lesquelles une mère n'est pas là pour faire le lien; ou encore, l'apprentissage du monde adulte par un adolescent qui ne connaît pas encore bien sa place dans la société; enfin, le happy ending ne l'est pas tant que cela, apaisé par les douleurs que chacun a vécu pour en arriver à un monde plus en paix. Le film n'est jamais grave pour autant, et les moments de rire et d'émerveillement tempèrent un scénario réfléchi et intelligent.


Non seulement le scénario est d'une exceptionnelle qualité, mais la construction du film semble également parfaite. Le rythme jongle avec aisance entre l'action et les sentiments; l'installation des personnages et de leur contexte est rapide et efficace; on prend aussi le temps de s'attarder longuement lorsqu'une amitié se noue, car ces instants ne peuvent être résumés à la légère. Les personnages sont caractérisés par mille détails et mouvements de corps, expressions verbales, qui reviennent tout du long du film. Sans être accentués et sans lourdeur, ces petits détails suffisent pour comprendre les réactions, et saisir les enjeux qui existent entre les caractères.


Quant à l'image, elle joue du relief avec brio, sans jeter inutilement des flammes à la figure du spectateur, mais impressionnant tout de même par la maîtrise de cette technique encore jeune. Quelques caméras, placées telles de véritables point de vue, semblent maladroites; mais, la plupart du temps, on se laisse emporter à dos de dragon, on participe aux batailles viking, et la profondeur de champ place le spectateur dans l'écran. Ayant vu Avatar, Monstres vs. Aliens, Up et Coraline en relief, Dragons est certainement l'exemple d'une utilisation idéale du relief.


Enfant ou adulte, on peut aussi tout simplement oublier la technique, et se laisser emporter dans ces paysages volcaniques peuplés de moutons et par l'histoire d'Harold, qui de laissé-pour-compte devient héros.


Dragons
de Chris Sanders et Dean Deblois
avec Jay Baruchel, Gerard Butler, America Ferrera,...
sortie française: 31 mars 2010

1 comment:

Bob said...

Jsuis allé le voir avec mes enfants et on passé tous les 4 un très bon moment. Que demander de plus à un film de divertissement familial ?

Dreamworks remonte autant techniquement que scénaristiquement actuellement, et on aurait tord de s'en priver ! ;-)