Thursday, December 29, 2011

Films d'aéroport #1

Voilà une catégorie qui est rangée dans cinéma, mais qui va rapidement résumer des films pas vus dans de bonnes conditions... rapidement avalés dans l'avion! Ce n'est pas comme si je prenais mon jet privé tous les jours, alors on va éviter de faire une catégorie spéciale; ce sont toujours des longs-métrages, et des histoires, quel que soit l'écran et les conditions de visionnage... Le vol Paris-Montréal a été riche, non pas, heureusement, en cris d'enfants ou voisins chiants - quoique, les deux Russes-Lyonnais qui étaient assez à côté de moi avaient le rire gras - mais en découvertes surprenantes... Au programme de ces 7h30 de vol: La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli; quelques minutes désastreuses de Bridesmaids, de Paul Feig; en avant-première, Jane Eyre, de Cary Fukunaga; et Limitless, de Neil Burger.


La guerre est déclarée est ce petit film français, sur la maladie d'un enfant et le combat d'un couple, qui avait fait mouche il y a quelques mois. Je venais juste de découvrir La reine des pommes, le premier long-métrage de la réalisatrice, qui m'avait horripilé. J'étais donc passée, écoeurée par une mise en scène mièvre et égocentrée, sur ce film, malgré les critiques dythyrambiques. Et bien, je suis presque fière de vous annoncer que "j'avais raison!" Je me doutais que le film n'allait pas me plaire et cela a bien été le cas. Dites donc que je n'ai pas de coeur, que je ne sais pas m'émouvoir sur l'amour d'un homme et d'une femme, sur la perte possible d'un enfant, si jeune, si innocent,... Mais ce n'est pas tant le sujet qui est mal traité, c'est plutôt sa forme même. Valérie Donzelli reste égocentrée, même en parlant de deux personnes. Elle se met en scène dans un onirisme de jeune étudiante, qui s'emballe pour un résultat médiocre. Les scènes rapides, pleines d'images et de voix off, qui ne se répondent pas mais multiplient les explications simplistes, s'intercalent entre deux autres scènes longues, de dialogues tout aussi lourdaud et mal interprété. Ne me dites pas, par contre, que "étant donné que c'est une histoire vraie, c'est forcément interprété avec du coeur." Les dialogues sont débités - je pense notamment aux médecins -, tronçonnés et donnés sans passion. Si un jour Valérie Donzelli arrête de se regarder le nombril, elle n'aura plus que cette image terriblement pauvre à offrir...


Je me suis ensuite accordée cinq minutes de Bridesmaids, pensant à la légereté... Raté, trois blague vulgaires m'ont tapé sur le système.


Tiens donc, une énième interprétation du roman de Charlotte Brontë? Avec un des chouchous du moment, Michael Fassbender, et l'intriguante Mia Wasikowska? Je n'apprends que maintenant que le film ne sort en France qu'en juin de l'année prochaine. Il vaudrait mieux le coup sur grand écran; l'histoire de départ est superbe, plantée dans la campagne anglaise, vers 1800. Le scénario reprend mot pour mot l'intrigue, mais se sert habilement du flash-back pour retrouver Jane Eyre aux différentes époques de sa vie. L'image, pour ce que j'en distinguais sur le dossier du siège devant moi, est sublime de pluie et de boue, de manoirs et de fermes. Quant aux personnages principaux, ils sont divinement interprétés par une Mia Wasikowska toujours aussi troublante dans la douleur, et un Michael Fassbender aux antipodes de l'image qu'en donne Steve McQueen. A découvrir au cinéma plutôt que dans l'avion!


Par contre, Limitless est un film parfait pour ce genre de regard distant et désintéressé. Un écrivain paumé, abandonné par sa petite amie, découvre une drogue puissante qui décuple les capacités de son cerveau. D'écrivain génial, il devient alors trader de génie que les magnats de la finance souhaitent voir travailler pour eux. L'écrivain retrouve sa petite amie, une coupe de cheveux potable, et devient riche. Mais toute drogue a ses effets secondaires. Flowers for Algernon, roman de Daniel Keyes, traite du même sujet de départ, un arriéré mental qui voit ses facultés psychiques grandir, s'expandre... puis retomber. La vraie dose de science-fiction est contenue dans le roman - qui est, de plus, un exercice de style à part entière. Le film, absolument pas tiré du bouquin, enchaîne banalement les scènes d'action, un peu d'amour, du danger et des effets spéciaux de mauvais goût, sans chercher dans le détail ou la subtilité qu'un tel point de départ peut amener. Idéal pour passer le temps.


La guerre est déclarée
de Valérie Donzelli
avec: Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm,...
sortie française: 31 août 2011


de Cary Fukunaga
avec: Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Jamie Bell,...
sortie française: 06 juin 2012


Limitless 
de Neil Burger
avec: Bradley Cooper, Robert de Niro, Abbie Cornish,...
sortie française: 08 juin 2011

3 comments:

Mingou said...

Je n'ai pas vu La guerre est déclarée, étant donné que je n'ai tenu qu'un petit quart d'heure pour La reine des pommes (hyper maniéré et horripilant).

Par contre, Michael Fassender (j'ai toujours envie de dire Fassbinder) ne cesse de me surprendre. Terrifiant dans Hunger, parfait dans Shame. Et j'avais adoré Fish Tank, où il n'avait qu'un rôle secondaire.

Fanny B. said...

Merci de partager mon avis horrifié sur La reine de pommes!! Je n'ai pas tenu non plus devant ça...

Michael Fassbender... A suivre, n'est ce pas? Pour le moment, que des beaux rôles!

Mingou said...

Je crois qu'il a joué aussi dans un film d'horreur, Eden lake, si mes souvenirs sont bons. Mais je ne l'ai pas vu (je l'ai juste eu en fond sonore pendant que je cuisinais, et je n'aurais pas pu en supporter davantage — et à cause de ce film, toute escapade dans une nature peu fréquentée me terrifie).

Dans cette catégorie de films, j'ai regardé Never let me go dans l'avion qui m'emmenait en Thaïlande l'hiver dernier. C'était en VO non sous-titrée, et j'ai loupé un point crucial de l'intrigue : je n'ai pas compris que les personnages étaient des clones. Mais ça ne m'a pas empêchée d'apprécier le film.
Par contre, pas de difficulté pour The Wizard of Oz — sauf les passages où ce sont les paysans qui parlent. J'ai adoré, malgré le contexte de l'avion. À revoir absolument dans de meilleures conditions !