Saturday, May 18, 2013

Gatsby le magnifique, de Baz Luhrmann

Années fastes en Amérique du Nord, 1922. Pourtant, Nick Carraway déprime. Son thérapeute lui conseille d'écrire. Ca tombe bien, Nick a toujours eu ces velléités d'écrivain, qu'il a laissé de côté. A l'époque, il voulait se lancer dans la finance, était apprenti trader. C'était simple, les billets pleuvait. Installé près de New York, dans une petite maison, il se laisse entraîner un été dans un tourbillon de fêtes, et regarde les couples se déléter, se réunir en duos amoureux impossibles.

Un aveu: je n'ai pas lu Gatsby le magnifique, célèbre roman de F. Scott Fitzgerald. J'en connaissais les grandes lignes, et l'époque dépeinte. Second aveu: oui, j'ai aimé, à sa sortie, le film Moulin Rouge; en 2001, il y  plus de dix ans, j'avais un certain âge, et toujours dans la têtes les romantiques images de Romeo + Juliette, sorti en 1996. J'étais pile dans la cible, et j'avais été touchée. Depuis, à revoir ces films, j'en détecte les facilités, les charmes et surtout les défauts. Je garde toujours une certaine nostalgie de Romeo + Juliette, je renie un peu mon amour pour Moulin Rouge. Depuis ces années-là, Baz Lurhmann tourne peu, The great Gatsby n'est que son sixième film en vingt ans. On peut lui reconnaître sa constance, son style unique. On lui reproche la même chose.


C'est d'ailleurs rigolo d'enchaîner le film de Baz Lurhmann avec celui de Danny Boyle. Ces deux réalisateurs ont en commun de se démarquer avec leur style pompeux. Trainspotting, le plus beau film de Danny Boyle, est aussi sorti en 1996, comme Romeo + Juliette. Peut-être qu'à l'époque, leurs montages rapides, épilleptiques même, collaient à l'esprit de la jeunesse. Aujourd'hui, je ne sais pas trop ce qu'en pensent les jeunes. Moi, en tant que vieille (conne), je m'agace de ces trop-pleins. Trop rapide, trop moderne, tout en voulant montrer un certain passé. Les couleurs sont criardes, la musique omniprésente, toujours forte. Le film comporte plus de scènes superflues que de réelles avancées dans le scénario. C'est plutôt ampoulé que narratif.


Les acteurs sont eux aussi effacés derrière ce faste. Le héros, un simple spectateur, est quasiment invisible, petit, terne. Carey Mulligan se contente d'être jolie et vaine. Leonardo Di Caprio se retrouve avec trente kilos de plus qu'en Romeo, censé être toujours aussi charmant, mais lourd; on se rappellera de sa lente enfoncée dans les eaux du Titanic; ironiquement, il sombre cette fois au fond d'une piscine.


Heureusement, le film d'ouverture de Cannes est souvent bien différent de la sélection. J'espère même qu'il sera à mille lieux d'elle.


Gatsby le magnifique
de Baz Luhrmann
avec: Leonardo Di Caprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan,...
sortie française: 15 mai 2012

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