Thursday, November 7, 2013

Haewon et les hommes, de Hong Sang-soo

La mère d'Haewon part s'installer au Canada. A Séoul, en Corée, sa fille Haewon fait avec elle un dernier tour sur les lieux où sont ses souvenirs. Une fois seule, Haewon refait ces trajets, et découvre aussi de nouveaux endroits, chargés d'un lourd passé. Les pierres ne bougent pas, mais la vie sentimentale d'Haewon est chaotique: elle tente de mettre un terme à sa relation avec son professeur de cinéma, marié. Jusque là restée secrète, leur liaison s'ébruite parmi les étudiants.


J'avais pondu un truc magique sur ce film, et aussi et surtout sur son réalisateur, et puis une mauvaise chute de mon poignet sur le clavier m'a tout effacer. Au lieu de tout me remémorer tandis que c'était encore frais dans mon esprit, je suis partie me coucher. Tant pis pour vous. De toute manière, ce blog "cinéma" risque de changer d'ici peu et de ne plus forcément parler beaucoup de films.


Hong Sang-Soo est un réalisateur captivant, qui cumule des choses que je n'aime pas trop voir au cinéma. Malgré sa grande expérience (il sort au moins un film par an), il filme toujours comme un débutant, sans lumière, avec un style grossier; sa grande caractéristique est de laisser la caméra fixe sur des personnages, eux aussi sans grand mouvement, qui parlent, boivent, se disputent. Ou alors, de zoomer férocement pour recadrer sur un détail.


Ses personnages sont aussi toujours les mêmes, un peu perdus, et incluant forcément un réalisateur connu, admiré, qui parait cependant oisif et gêné. Un alter-ego? Dans In another country, il mettait en scène trois fois la même histoire, les mêmes personnages dans les mêmes lieux; seule la personnalité de son héroïne changeait, et cela bouleversait à chaque fois ses relations avec les autres. Cette fois-ci, le personnage reste le même, mais vit une période d'intense bouleversement. Haewon revient sur ses pas, sans cesse, et est alors filmée dans les mêmes cadres. A chaque retour dans un décor, elle a néanmoins un peu changé, et les scènes différent.


Avec tous ses défauts, Hong Sang-Soo insuffle beaucoup de poésie dans ses films et montre surtout une vérité du monde coréen, dont la vision européenne est souvent déformée. On pense en particulier à un cinéma violent, et stylisé, comme celui de Park Chan-Wook je pense plus à Old boy et la trilogie de la vengeance qu'à Stoker), de Kim Ki-Duk ou de Bong Joon-Ho. Hong Sang-Soo reste campé dans son cinéma, très personnel et fascinant dans ses maladresses assumées.


Haewon et les hommes
de Hong Sang-soo
avec: Eun-chae Jeong, Lee Seon-gyoon, Ye Ji-won,...
sortie française: 16 octobre 2013 

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